Trump 2.0 : quelles conséquences des nouvelles politiques américaines ?

Depuis son retour à la Présidence des États-Unis, D. Trump monopolise l'espace public par ses annonces incessantes, mais aussi ses menaces sur ses opposants politiques et les pays étrangers, laissant planer un sentiment d'incohérence, d'instabilité et d'incertitude. Malgré cette apparence chaotique, les politiques mises en oeuvre par lui-même et son administration correspondent peu ou prou à son programme de campagne visant à mener des politiques protectionnistes sur le front commercial et migratoire, à baisser les impôts et à déréglementer un certain nombre de secteurs. Si l'objectif poursuivi est de réindustrialiser les États-Unis, le résultat pourrait s'avérer beaucoup moins favorable avec une économie en stagflation et une dégradation des finances publiques. De plus, la dérive autocratique de la nouvelle administration via sa remise en cause des institutions (pressions sur les juges, limogeage de chefs d'agence, pressions sur la Fed,...) dégrade significativement la gouvernance des États-Unis et pourrait conduire à terme à une défiance sur les actifs américains et le dollar. Par ailleurs, loin de mettre un terme aux guerres en 24 heures, la politique étrangère de la nouvelle administration n'a pas permis, à ce stade, de régler les conflits mondiaux. Toutefois, le plan de paix pour Gaza, récemment proposé par D. Trump, pourrait conduire à un cessez-le-feu et à une amélioration de la situation dans la région. Outre leurs effets sur l'économie américaine, ces nouvelles politiques ont pour conséquences une fragilisation de la mondialisation et un renforcement de la fragmentation du monde. Malgré ces politiques de rupture et un accroissement des risques mondiaux, les marchés financiers se sont montrés complaisants avec une bonne performance des actifs risqués. Toutefois, l'envolée du cours de l'or depuis le début de l'année est le révélateur de l'importance des désordres financiers et géopolitiques.

(R)évolutions américaines
Dès son retour à la Maison-Blanche en janvier dernier, D. Trump a commencé à appliquer son programme de rupture présenté lors de sa campagne [1] . Si ses annonces et revirements sur la politique commerciale, ses gesticulations incessantes sur la politique étrangère et globalement sa monopolisation de l'espace public peuvent apparaître sans cohérence, elles masquent cependant, comme lors de son premier mandat, une mise en oeuvre systématique des politiques promises durant sa campagne.
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