Le rythme actuel de l'étalement urbain et de l'artificialisation des sols fait problème. Partout en Europe et notamment en France, des réglementations et des politiques d'incitation s'efforcent de limiter l'ouverture de nouveaux terrains à bâtir en périphérie des villes. Derrière cette stratégie politique ou spontanée, il y a la volonté d'accroitre la densité de l'habitat à différents niveaux géographiques, de la ville à la maison individuelle en passant par le quartier, de manière à obtenir certains effets souhaitables comme la maîtrise des espaces artificialisés ou la consommation raisonnée des terres agricoles. Plusieurs courants de recherche convergent pour louer les bénéfices de la densité, parce qu'elle permet d'améliorer la situation économique des ménages comme des entreprises, parce qu'elle favorise l'accessibilité aux services collectifs mais aussi parce qu'elle aurait des vertus « économe » en fonds publics et en protection de l'espace. Ils confortent la mise en place des orientations politiques qui ne sont plus remises en question. Toutefois la densité n'est qu'en apparence une question simple. Elle relève en réalité de la pensée complexe et systémique puisqu'elle interagit en théorie comme en pratique avec de nombreuses dimensions : démographique, économique, écologique, sociale, psychologique, etc.